dimanche 3 octobre 2010

PAQUITA AU PALAIS GARNIER

l'Etoile Claire Marie Osta dans le rôle de Paquita - document Danseren France

"Paquita" de Joseph Mazilier enchanta Théophile Gautier lors de sa création à l’Opéra de Paris en 1846. Carlotta Grisi en fut l’une des principales interprètes et Marius Petipa fit voyager le ballet jusqu’en Russie, où il en donna une nouvelle version en 1882. Peu à peu disparu de la scène de l’Opéra, Paquita fut reconstitué avec ferveur par Pierre Lacotte en 2001.Intrigues, enlèvement, secrets de famille rythment cette œuvre trépidante où les danses de caractère et la pantomime se mêlent à une technique exigeante et à un style d’une grande virtuosité. La simplicité de l'intrigue privilégie ainsi l’Art chorégraphique, propre à mettre en valeur le Corps de ballet. Les somptueux décors et les costume créent un spectacle haut en couleurs dont l'histoire se déploie dans l’Espagne pittoresque du XIXe siècle. Dans sa version actuelle, Paquita est le travail de reconstruction le plus complet jamais réalisé sur cette oeuvre. Pierre Lacotte, archéologue du ballet du XIXe siècle, est l’initiateur de ce vaste projet, commandé en 2001 par l’Opéra National de Paris.
Palais Garnier
Représentations du 18 octobre au 7 novembre 2010
Première le 18 oct 2010 à 19h30

Document : Opéra National de Paris

PAQUITA
Acte 1 – tableau 1
En Espagne, dans la Province de Saragosse occupée par les armées napoléoniennes, Paquita, jeune fille énlevée dans son enfance par des gitans est aimée de leur chef Inigo, mais elle ne lui rend pas son amour. Au fond d'elle, elle sait ne pas appartenir à ce milieu, comme semble le lui rappeler un médaillon, seul souvenir d’un passé inconnu. Lors de festivités, Paquita danse pour les invités et fait la connaissance de Lucien d’Hervilly, jeune noble français dont on commémore la mort de l'oncle.
Les deux jeunes gens sont victimes de la flèche de Cupidon... Le gouverneur espagnol Don Lopez de Mendoza veut assassiner le jeune homme et organise alors un complot avec la complicité d’Inigo, lui-même désireux de se débarrasser de ce rival. Grâce à un faux gage d’amour de Paquita, Lucien est invité à se rendre le soir chez le chef gitan.

Acte 1 – Tableau 2
Paquita, seule chez elle, se cache derrière une armoire à l'arrivée d'Inigo, suivi du gouverneur masqué. La jeune femme entend le récit du complot ourdi contre Lucien : lorsque celui-ci sera drogué par un vin empoisonné, des bandits viendront pour le tuer. Ils entreront par une entrée dissimulée au fond de la cheminée. Don Lopez parti, Paquita veut avertir le jeune homme, mais Inigo l’empêche de sortir. Lucien frappe alors à la porte. Inigo sert à boire à son invité et demande à Paquita de danser pour lui. La jeune fille arrive à changer les verres et profite d’une courte absence d’Inigo pour avertir Lucien. Elle lui demande de simuler l’endormissement. Inigo boit le verre destiné à Lucien, puis sous l'effet du soporifique, il s’endort. Paquita et Lucien s’enfuient, Inigo dans un état de semi-inconscience verra s'enfuir les amoureux.

Acte 2 – Un Palais en Espagne
Les parents de Lucien attendent ce dernier pour un bal donné par le Gouverneur Don Lopez de Mendoza. Lucien surgit avec Paquita. Celle-ci reconnaît en le gouverneur l’inconnu masqué à l'origine du complot contre Lucien, elle le dénonce. Lucien veut épouser Paquita, mais elle refuse sous prétexte de ses origines. Ses yeux tombent alors sur le portrait de l’oncle de Lucien qui n’est autre que le même que celui de son médaillon. Paquita découvre le secret de sa naissance, cousine du jeune homme, elle peut donc l’épouser. S’ensuivent les réjouissances du mariage.

Tutu de Paquita - photo Moati

Ballet-pantomime en deux actes et trois tableaux, Paquita fut créé le 1er avril 1846 à l’Académie Royale de Musique. La chorégraphie est l’oeuvre de Joseph Mazilier, ancien interprète de La Sylphide, devenu maître de ballet. La partition est signée par le jeune musicien Édouard-Marie-Ernest Deldevez. Le sujet, espagnol, rend gloire aux conquêtes du Premier Empire et répond aux sensibilités de cette époque, alors marquées par les voyages des peintres et des écrivains français en Espagne. Ce ballet rompt avec les thèmes oniriques du ballet blanc et connaît un immense succès grâce au talent de ses interprètes, Carlotta Grisi et Lucien Petipa, et aux nombreuses danses espagnoles qui le constituent. Il sera repris dès 1846 au Théâtre Royal de Londres, et resta jusqu’en 1851 au répertoire de l’Opéra de Paris. En Russie, il connaitra la plus grande longévité car il fut un bel exemple du style français exporté à l’étranger. Marius Petipa, frère cadet de Lucien Petipa, fut à l’origine de ce transfert culturel. Marius Petipa bénéficia du courant des échanges artistiques franco-russe et sera engagé en 1847 comme danseur aux Théâtres Impériaux de Saint-Pétersbourg. Il inaugura sa première Saison Russe avec Paquita, ballet pour lequel il collabora à la mise en scène et interpréta le rôle de Lucien d’Hervilly auprès de sa partenaire, Elena Andreyanova. Un an plus tard, il fut envoyé de nouveau à Moscou afin de remonter Paquita. Plus tard, devenu maître de ballet à Saint-Pétersbourg, il en proposa une nouvelle version : ajouts de plusieurs morceaux parvenus jusqu’à nous comme le Grand Pas, le pas de Trois et la mazurka pour les enfants de l’Ecole de Danse. Pendant de nombreuses années, seuls ces parties furent présentées comme Grand Pas de Paquita. Le Pas de Trois fit aussi l’objet de présentations isolées et de nouvelles relectures dont une célèbre par George Balanchine en 1951. Marieus Petipa transforma également le dernier tableau en un brillant divertissement sur une musique de Ludwig Minkus, le compositeur officiel des Théâtres Impériaux.

Paquita : Le Grand Pas

Pierre Lacotte reçu en héritage l’enseignement de la danseuse Lubov Egorova, interprète du rôle principal avant d’émigrer à Paris en 1918, et celui de Carlotta Zambelli, artiste invitée à Saint-Pétersbourg en 1901. A travers le témoignage de ses professeurs, Pierre Lacotte tenta de retrouver les traces des deux actes de Joseph Mazilier, tant admirés par Théophile Gautier, ainsi que celles du divertissement de Marius Petipa. Dans cette patiente recherche, il s’est associé à David Coleman, qui harmonisa les partitions d’Édouard Deldevez et de Ludwig Minkus, et à Luisa Spinatelli, qui dessina des décors et les costumes selon les maquettes originales. Cette œuvre oubliée du répertoire peut ainsi commencer une vie nouvelle au sein du Ballet de l’Opéra, enrichie et transformée par l’histoire de ses voyages.


Livret de Pierre Foucher et Joseph Mazilier
Musique : Edouard Marie Deldevez et Ludwig Minkus (version réalisée par David Coleman)
Adaptation et chorégraphie : Pierre Lacotte (Opéra National de Paris, 2001) d’après Joseph Mazilier et Marius Petipa.
Décors et costumes : Luisa Spinatelli
Lumières : Philippe Albaric
Les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet, avec la participation des Élèves de l'École de Danse.
Orchestre de l’Opéra National de Paris, direction musicale : Philippe Hui

Source : Opéra National de Paris

2 commentaires:

  1. J'aime beaucoup quand tu parles de la Danse. J'aime l'histoire des ballets, est-ce que tu prevois de parler d'autres ballets ? Merci.
    bises
    Sofia

    RépondreSupprimer
  2. Bonsoir Sofia, je te remercie pour ton commentaire et pour ton interêt. Oui, la danse est aussi une de mes passions, je publierai d'autres billets sur le Ballet, dont Copélia l'Oiseau de Feu... J'en prévois un sur Casse-Noisette bientôt, mon ballet préféré. Bon WE et Bises.

    RépondreSupprimer

Merci pour votre petite touche de couleur...